資料316  Une nuit dans les forets du Nouveau Monde (CHATEAUBRIAND)  


                                
           
          
    Une nuit dans les forets du Nouveau Monde

                                                                                    
     CHATEAUBRIAND

     

        Un soir je m'etais egare dans une foret, a quelque distance de la cataracte du Niagara ;  bientot je vis le jour s'eteindre autour de moi, et je goutai, dans toute sa solitude, le beau spectacle d'une nuit dans les deserts du Nouveau Monde. 
        Une heure apres le coucher du soleil, la lune se montra au
    -dessus des arbres, a l'horizon oppose. Une brise embaumee,  que cette reine des nuits amenait de l'orient avec elle, semblait la preceder dans les forets comme sa fraiche haleine. L'astre solitaire monta peu a peu dans le ciel : tantot il suivait paisiblement sa course azuree ; tantot il reposait sur des groupes de nues qui ressemblaient a la cime des hautes montagnes couronnees de neige. Ces nues, ployant et deployant leurs voiles, se deroulaient en zones diaphanes de satin blanc, se dispersaient en legers flocons d'ecume, ou formaient dans les cieux des bancs d'une ouate eblouissante, si doux a l'?il qu'on croyait ressentir leur mollesse et leur elasticite. 
       La scene sur la terre n'etait pas moins ravissante : le jour bleuatre et veloute de la lune descendait dans les intervalles des arbres et poussait des gerbes de lumiere jusque dans l'epaisseur des plus profondes tenebres. La riviere qui coulait a mes pieds tour a tour se perdait dans le bois, tour a tour reparaissait brillante des constellations de la nuit, qu'elle repetait dans son sein. Dans une savane, de l'autre cote de la riviere, la clarte de la lune dormait sans mouvement sur les gazons : des bouleaux agites par les brises et disperses  ca et la formaient des iles d'ombres flottantes sur cette mer immobile de lumiere. Aupres, tout aurait ete silence et repos, sans la chute de qulques feuilles, le passage d'un vent subit, le gemissement de la hulotte ; au loin, par intervalles, on entendait les sourds gemissements de la cataracte du Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de desert en desert et expiraient a  travers les forets solitaires.
                                                                                
     GENIE DU CHRISTIANISME.
     

     

     

     

     

     
      (注) 1.  上記の CHATEAUBRIAND  の  “ Une nuit  dans  les  forets  du Nouveau Monde”の本文は、
     “
    LES  CHEF-D'OEUVRE  DE  LA  LANGUE  FRANCAISE
         DES  ORIGINES  A  NOS  JOURS   Prose”(Par  Henri  BORNECQUE    Professeur  a  l'Universite de Lille,  Bibliotheque Larousse  1924)
    によりました。
       
        2.  “GENIE DU CHRISTIANISME ” (キリスト教の精髄)は、1802年に出版されました。    
        3.  シャトーブリアン[Francois Rene de Chateaubriand] =フランスの作家・政治家。スタール夫人とともに初期ロマン主義文学を代表。護教論「キリスト教の精髄」中の挿話「アタラ」「ルネ」はロマン主義小説の先駆とされる。ほかに自伝「墓の彼方からの回想」など。(1768-1848)(『広辞苑』第6版による)    
        4.  この部分の日本語訳が、田辺貞之助氏の翻訳で『国立国会図書館デジタルコレクション』で見られますので、ぜひ御覧ください。
     ただし、この本を見るには「利用者登録」をする必要があります。
    (または、利用できる図書館で閲覧することもできます。)

     
    この訳文をここに引用したいのですが、まだ著作権が存在していますので、残念ながら引用することができません。上記の文の初めと終わりの部分だけを引用させていただくと、次の通りです。全文の訳は、『国立国会図書館デジタルコレクション』で見てください。
     「ある晩、余はナイアガラの瀑布から少し離れたところで、とある森へ迷ひ込んだ。やがて太陽の光が身のまはりに消え、余は新世界の夜の美しい光景を、深い静けさのうちに味はふことができた。
      (中略)
     この光景の偉大さと驚くべき哀愁とは、到底人の言葉をもつて表現することができない。ヨーロッパのいかに美しい夜も、これを髣髴させるわけにはゆかない。ヨーロッパの開拓された田園では、人の空想は羽根をひろげる餘地もない。どちらを向いても人の住居にさへぎられる。しかし、この荒漠たる地域では、魂は思ふままに森林の大海原へ突進み、瀑布の深淵の上を翔け、湖水や大河の岸で瞑想し、言はば神の前にただひとりたたづむことができるのである。」

     『キリスト教精髄第1』(教養と理論)(哲学叢書;第40)
        シァト―ブリアン著、田辺貞之助訳
        創元社・昭和24年6月30日発行


     →
    『国立国会図書館デジタルコレクション』
     → 『キリスト教精髄第1』(教養と理論)(哲学叢書;第40)

     → 第五篇自然の驚異によつて證明された神の存在
       
     第十二笙自然の二眺望 (122/225)
       
        5.  フリー百科事典『ウィキペディア』に、「フランソワ=ルネ・ド・シャトーブリアン」の項があります。     
               

      
       

       
                   

                                 
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